ActualitésLes Chastrois ont du talent

Des jeunes se jettent à l’eau pour nos rivières

Alice Govaerts, éducatrice de rue à la commune de Chastre

Deux jours durant, une dizaine d’étudiants, âgés de 15 à 19 ans, n’ont pas hésité à se mouiller pour nettoyer les rivières de notre commune sur deux sites : Le Nil à Blanmont et l’Orne à Chastre. Ce mardi matin, Alice, éducatrice de rue à la commune de Chastre les accompagnait avec Nathalie de la régie de quartier et Benjamin d’Aer Aqua Terra. Fourches, bottes, gants, paniers et, surtout, la barque, sont amenés le long du Nil et de l’Orne dans le bas de la rue des montagnes à Blanmont. Le but de la journée est de ramasser un maximum de déchets dans la rivière et sur ses abords.

Benjamin Blairon, Aer Aqua Terra ASBL

Pour aider les jeunes étudiants très motivés à l’idée de passer leur journée dans la rivière, Benjamin Blairon les accompagne dans leur travail. Employé chez Aer Aqua Terra ASBL, il va apporter toute son expertise aux jobistes dans le nettoyage des cours d’eau. « Ils sont super motivés de venir car c’est assez atypique comme job. Ils espèrent trouver des trésors et quand ils sont dans l’eau avec leur combinaison, ils adorent cette sensation d’être dans l’eau sans être trempé. » explique Benjamin. « Mon rôle est de surtout les encadrer et les sensibiliser à trier un maximum de déchets. Ça permettra de ne pas faire le travail deux fois. On a des bacs pour trier les différents déchets. »

Après seulement quelques minutes passées dans la rivière, les étudiants remontent de nombreux déchets coincés dans la végétation des berges du Nil. Des ampoules, des bouteilles en plastique emportés par les récentes inondations. Les vieux déchets sont aussi parfois bien cachés sous une couche de vase. « On a une pique et on gratte dans le fond de la rivière. On sent parfois une résistance et on la remonte. C’est du plastique, de la ferraille, un peu de tout. ». Benjamin nous raconte : « On trouve beaucoup de choses étranges dans nos rivières comme des caddies, des bijoux, des motos. Par exemple, l’année dernière, non loin d’ici, au domaine Al Poudre, on a retrouvé un ancien fusil napoléonien. »

Lundi, l’équipe se trouvait dans l’Orne au niveau de la rue du Piroy, les déchets y étaient nettement plus anciens. « On a trouvé un coffre ou un truc comme ça. C’est cool ! » nous montre un étudiant. « Moi, j’ai trouvé comme un vieux moteur ! » Une autre se réjouit d’avoir trouvé un vieux crâne d’animal. Il n’en fallait pas plus pour lancer un débat entre les jeunes sur les origines de ces trouvailles. « On a retrouvé un vieux plastique ici. Quand on voit les inscriptions, il doit bien avoir 30 ou 40 ans ». Mais d’autres déchets sont bien plus nocifs pour la nature. « Un déchet que l’on retrouve souvent, c’est la lingette. C’est vraiment une saloperie. Il faut vraiment éviter de jeter ces lingettes dans les toilettes. On trouve aussi des déchets de constructions. Une bonne nouvelle, c’est qu’on retrouve très peu de déchets ménagers. Ça, c’est cool ! » résume Benjamin.

Le boulot était un peu plus compliqué que prévu dans Le Nil à Blanmont. L’eau n’est pas claire et est très boueuse à cause des nombreuses précipitations des dernières semaines. Les accès étaient aussi très compliqués à cause des dégâts provoqués par les inondations du 15 juillet dernier. Les étudiants ont dû « laisser le bateau au ponton » une partie de la journée de mardi pour aller ramasser les déchets à pied. « Je suis explosé ! » lance l’un d’eux à la sortie de la rivière. « Ouais, ça a été. Mais c’était plus difficile qu’hier. Les berges sont fort abîmées par les arbres arrachés par les inondations !». Le constat est positif pour les jeunes. Près de 150 Kg ont été récoltés à la rue du Piroy et 100 Kg dans Le Nil à la rue des Montagnes. Soit 250 Kg en deux jours.

Le nettoyage des cours d’eau n’était pas le seul travail de cette quinzaine. Plusieurs tâches dans la commune attendaient les étudiants. Le bilan de l’opération est donc très positif pour Alice Govaerts. « Au total, ils sont 12 étudiants actifs sur la commune pendant deux semaines. La semaine passée, on a ramassé des déchets dans les quartiers, dans les rues, dans les villages. On a fait le bois de Gentinnes, les agoras de Blanmont, de Saint-Géry et Boischamps. Avec ceux des rivières, on a ramassé près d’une demi-tonne de déchets en 10 jours. On a aussi repeint l’école de devoirs, on a distribué des prospectus. Trois étudiants ont donné un coup de main au service des travaux. »

L’opération « été solidaire » se déroule chaque année dans la commune de Chastre. « C’est une opération subsidiée par la région wallonne. La région paie en partie les salaires des étudiants pour qu’ils embellissent leur commune. L’opération vise trois objectifs : Embellir sa commune et ses infrastructures, valoriser la jeunesse sur Chastre et offrir une première expérience au travail aux jeunes. » nous explique Alice Govaert. Les appels aux candidatures sont publiés au début du printemps sur Internet et les réseaux sociaux.

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